De la laine chez les ânes.

Ancienne collègue de Nicolas quand il travaillait à la ferme du Maras, Elise Breton a créé son élevage de brebis laitières à Archigny en 2022.




De race Manech, ses brebis ont une toison magnifique mais qui ne correspond pas aux attentes des entreprises qui récupèrent la laine dans les élevages car la fibre est différente.

De notre côté, nous aimons beaucoup expérimenter quitte à sortir des sentiers battus.
Comme nous avions différentes problématiques potagères auxquelles nous ne trouvions jusqu’à présent que peu de solutions satisfaisantes, nous nous sommes fortement intéressé·e·s à cette nouvelle ressource disponible.


Après quelques recherches, nous avons décidé de ne prendre que peu de risques pour un premier test et de l’utiliser pour nous soustraire du travail de l’entretien des chemins entre nos pétales de potager. Cette zone étant trop étroite pour le passage de la cage des lapins, et la souhaitant plus basse, plus longtemps pour un travail plus aisé.


Lors du premier essai, nous avions trop étalé la laine. Potentille et orties en ont profité pour pousser au niveau des jointures. Nous avons alors adapté notre manière de l’installé après la tonte des agnelles en réalisant un tapis plus épais et avec les bords des toisons qui se recouvrent.


Magie, nous n’avons eu qu’un désherbage à effectuer sur la saison au niveau des bordures. Et quel plaisir de travailler ou marcher sur ce petit nuage. Cela donnait même l’envie d’y faire une petite sieste.

Mais pour savoir si elle pouvait nous servir à d’autres choses, il fallait mener d’autres observation pour réfléchir aux essais futurs.


Ce qui nous a le plus marqué c’est son effet éponge. Elle laisse passer l’eau puis la maintient au sol tout en offrant une isolation thermique. Une véritable aubaine quand bon nombre de nos jeunes arbres d’un et deux ans ont des difficultés à survivre aux sécheresses et canicules successives malgré tous nos autres essais de paillages. En effet, n’ayant pas le temps ou les moyens de les arroser durant ces périodes car pas d’accès à une source d’eau sur le terrain, ils doivent gérer eux-mêmes les stress hydriques.

Les survivants (comme celui sur la photo de gauche) ont alors été entourés d’une à deux toisons chacun et ont passé une meilleure fin de saison.
Dès les prochaines plantations, les scions et boutures auront systématiquement leur couverture de laine si ce ne sont pas des variétés prévues pour les sols secs.





Sachant que la laine brute peut mettre jusqu’à 5 ans pour se décomposer intégralement, elle permet un apport lent en azote et carbone dont elle est respectivement composée à 16 et 50 %.




En bref, avec toutes les plantations que nous souhaitons encore faire, nous disons un grand merci aux brebis d’Elise ainsi qu’à celles de nos voisins pour leurs généreuses contributions que nous ne manquerons pas de solliciter à nouveau.