Cette question nous parait pourtant tout aussi importante voir même plus.

Gestation [12 à 14 mois], mis-bas, lactation [jusqu'à 24 mois], éducation du jeune [tant qu'iels sont ensemble]. C'est un gros travail que nous leur demandons et cela plusieurs fois. Nous ne pouvons alors que les saluer et les remercier pour ce qu'elles acceptent de partager avec nous.



Pourtant en élevage, il est de coutume de "réformer" les animaux étant dits non productifs, et ce afin de réduire les coûts de l'entreprise, la quantité de travail à fournir et de valoriser l'animal grâce à une dernière rentrée d'argent que ce soit en les vendant à des particuliers, à des marchands ou autre.
La vente a des particuliers pourrait être un moindre mal, cependant un corps vieillissant demande plus de surveillance, de soins et de connaissances : compléments alimentaires, dentisterie, ostéopathie, aménagements et de ce fait engendre plus de frais. Cela pouvant être accentué par le fait que l'ânesse ait eu plusieurs gestations en comparaison avec les soins à offrir à un hongre, nous trouvons donc qu'il pourrait s'agir d'un cadeau empoisonné pour la famille accueillante.
Et du point de vue de l'ânesse, après un minimum de 8 années passées chez nous - pour notre première reproductrice mise à la retraite - et potentiellement 16 à 20 ans pour celles nées à la ferme, nous ne pouvons imaginer les couper de toutes leurs relations sociales et amitiés asines à 20 ans pour leur demander de recommencer une nouvelle vie avec des inconnu·e·s. Certaines même pourraient déprimer de perdre leur place et leur rôle au sein du troupeau car même si elles ne produisent plus de lait, elles participent toujours à la vie sociale du groupe et à l'éducation des jeunes ou des ados suivant leurs préférences et leur possibilités.

Enfin à titre personnel, nous trouvons que cela serait un total manque de respect que de vendre les animaux que l'on dit être de notre famille et qui nous ont permis de vivre et de payer de quoi vivre à nos ânes sortis de refuge durant des années.

Alors pour limiter l'impact de ces coûts, nous continuons à nous former sur les soins naturels, mais surtout nous faisons le choix d'avoir un prix de revient du lait [et par conséquent des cosmétiques] plus élevé que la moyenne et donc une marge plus faible afin de vous garantir des cosmétiques éthiques.

Comme le disent certaines de nos clientes, acheter un de nos cosmétiques plutôt qu'un autre revient à faire un acte militant envers le respect du bien-être animal, de la paysannerie et de l'écologie.

Et vous, souhaitez-vous militer avec nous ?


N.B. : A la date de la rédaction de cet article, la ferme compte 4 retraités : Rosalie 23 ans, Vadore 14 ans, Valentin âge inconnu (nos trois retraités issus du refuge de l'ADADA) et Quiquine 21 ans dont la dernière mise-bas date de 2017.

N.B. : on avait eu quelques autres idées pour le titre de l'article, le choix fut difficile, alors on vous les donne quand même

"les soins apportés à nos retraité·e·s",
ou "comment avoir des animaux non rentables"
ou "comment se créer des charges supplémentaires"
ou "on peut avoir un élevage et aimer nos animaux"
ou "respecter ses animaux, c'est aussi les assumer jusqu'au bout"
ou "avant de créer du bénéfice une entreprise doit [selon nous] prendre soin des êtres vivants qui la font tourner, humains et non-humains" [avis à Arnaud Rousseau, on peut lui proposer un exposé VIP]
ou "si le gouvernement veut réfléchir sur le fait que la retraite c'est juste respecter un être vivant qui a beaucoup donné, on veut bien leur expliquer"...