Depuis la création de la ferme, nous avons résumé nos envies comme tel : "travailler dans le respect de nos animaux, de l'environnement et des personnes en vous proposant des produits de qualité".

Cela est toujours d'actualité mais derrière ce résumé s'en cache d'autres :

  • respecter nos convictions

  • s'autoriser et aller vers l'amélioration continue

  • agrader les lieux dont nous avons l'usage et la garde

  • ne pas récolter, produire ou utiliser plus que nécessaire, autrement le partager

  • réduire notre impact sur l'environnement

Nous nous posons donc systématiquement les questions suivantes avant de prendre une décision avec que celle-ci soit issue d'une réflexion en pleine conscience et non d'un non-choix1 ou d'une injonction économique2 ou sociétale3 :

  • ce choix est-il en accord avec nos convictions ?

  • Si non, peut-on agir différemment ? Dans quelle mesure, en combien de temps, comment ?

  • Souhaite-t-on évoluer sur ce point : rapidement, doucement, plus tard pour approfondir les recherches car les solutions actuelles ne nous conviennent pas ?

  • Quels impacts et conséquences vont avoir ce choix : au niveau économique, environnemental, sociétal, ... ?

  • Ce choix va-t-il amener une amélioration ? Si oui à quel niveau (notre confort, notre clientèle, réduction de notre impact carbone) ?

  • Cette amélioration est-elle assez importante à nos yeux pour pallier à de potentiels inconvénients (coûts supplémentaires, augmentation du temps de travail, investissement financier ou en temps sur du court ou moyen terme) ?

  • Ce choix va-t-il amener de nouvelles ressources ou de nouveaux déchets à chercher à transformer en ressources par la suite ?

  • Etc

Nous avons donc réalisé que notre cheminement et nos questionnements nous amène simplement à vouloir prendre la responsabilité de notre propre vie et de notre entreprise (d’ailleurs si To*al, V!nc!, Ama$one ou autre voulait bien en faire de même ça serait cool, non ?!) et évaluer si ces choix répondent aux différents principes de la permaculture qui sont, selon David Holmgren :

  • Observer et interagir

  • Capter et stocker l’énergie

  • Obtenir une production

  • Appliquer l’autorégulation et accepter à la rétroaction

  • Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables

  • Ne produire aucun déchet

  • La conception, des grandes structures au détails (design from pattern to details : La conception, des motifs aux détails)

  • Intégrer au lieu de séparer

  • Utiliser des solutions lentes et à petite échelle

  • Se servir de la diversité et la valoriser

  • Utiliser les bordures et valoriser la marge

  • Face au changement, être inventif

Nous avons bien conscience de n’être qu’en chemin sur cette longue route d’apprentissages à mener, mais pour nous permettre de mieux avancer encore, il nous fallait nous libérer l’esprit.
Comme les liens entre nos choix et nos actions sont évidents dans nos têtes mais peuvent parfois s’emmêler ou ne plus être distincts quand l’esprit est lui-même embrouillé, nous avons demandé à Marion d’Idéogramme // Création graphique sur mesure si elle acceptait de relever le défi de mettre tout ça à plat.

Elle a relevé ce défi haut là main, vous permettant d’y voir plus clair (ou pas) sur notre façon de réfléchir, de travailler et sur l’implication morale que l’on met dans notre travail.

Vous pouvez retrouver les différentes parties de ce magnifique visuel :
ici pour la première partie
ici pour la seconde partie
et ici pour la légende des couleurs utilisées.


Cela étant maintenant posé

[et disponible à la ferme ou sur les marchés pour qu'on en discute avec vous si vous souhaitez en savoir plus],

notre esprit en est quelque peu libéré et cela nous a permis de voir sur quel point nous avons maintenant besoin de nous concentrer :

prendre plus soin de nous pour nous permettre de rester serein·e·s dans un contexte économique difficile.

Le sujet étant vaste, il fera l’objet d’un prochain article.





1Le non-choix est une déclaration de refus de choisir, une abstention. Au départ, on a un choix qui se présente à nous. On se tient en retrait de la prise de décision. On a sans doute jugé que la responsabilité du choix revenait à quelqu'un d'autre que soi.
En agriculture, cela arrive souvent quand on se laisse trop porter par des techniciens, certaines coopératives (qui sont maintenant plus devenues des entreprises), banquiers, administrations... Ces derniers cherchent plus à garantir leurs propres revenus plutôt que d’avoir leur rôle initial d’aidant. Ils font prendre tous les risques aux agriculteurs souvent en poussant à l’agrandissement (« pour répondre à la loi du marché ») et finissent par mettre la corde au cou de paysans qui n’ont pas osé dire non ou se stopper pour réfléchir à toutes les conséquences des différents choix qui ont été faits.


2 répondre aux commandements du capitalisme : rechercher la rentabilité maximale, toujours chercher à avoir plus, vendre plus, gagner plus, s’agrandir, proposer des produits plus simples d'utilisation ou accessibles à un public plus large (comme un dentifrice en pâte ou des shampoings liquides) pour augmenter les ventes et le chiffre d'affaires...


3 chercher à répondre aux envies et demandes du plus grand nombre comme amener les produits aux lieux les plus accessibles (avec plus de parking, grande surface, ...)